Suite Chopin

Dans cette pièce à l’élégance feutrée, l’ambiance est propice à la création comme à la rêverie. Pièce maîtresse du décor, le piano à queue joue des airs de salon de musique, tandis que velours et soieries composent une mélodie en rose et ocre. Au mur, des tableaux et des gravures, comme l’esquisse d’une vie. L’un d’entre eux témoigne de sa précieuse amitié avec Eugène Delacroix qui voyait en lui « le plus vrai artiste » qu’il ait rencontré.

Le plafond peint comme point d’orgue, sublime, avec sa rosace, ses bas-reliefs et ses corniches dorées à la feuille. Un impressionnant travail d’orfèvre, tant les détails s’apparentent à de la dentelle. Pourriez-vous imaginer plus beau ciel pour veiller sur vos songes ? Contemplez également la marqueterie de ce parquet en chêne, palissandre et sycomore. Les boiseries sculptées, les marbres et les bronzes, les pans soyeux des tentures et les passementeries. De toutes parts, mille et un détails…

Depuis votre lit, observez ces jeux de perspective : au premier plan, le garde-corps orné d’un soleil d’or, emblème de Louis XIV. Puis la colonne Vendôme ciselée de bronze, et les façades des hôtels particuliers à l’harmonie parfaite. En vous approchant de la fenêtre, vous prenez de la hauteur. La place royale s’offre à vous comme un théâtre et l’horizon s’étire : devant vos yeux, une merveille d’architecture classique.

Chopin ou l’éternel romantique… Sa musique était délicate, nuancée, à l’image de ses nocturnes. Exilé à Paris en 1831, le compositeur découvrit une ville au cœur du monde des arts où régnait l’esprit du Romantisme. Familier des milieux artistiques et mondains, il en deviendra le maitre de musique, jouant dans les plus beaux salons comme Pleyel. A l’été 1840, il s’installa au 12 place Vendôme. C’est là qu’il composa sa dernière mazurka.